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Les histoires de Géo : LE NAUFRAGE DE LA JENNY
La sécu ! En 62 il y avait la prame… et lorsque Bergot était là le Reder Mor. 63 toujours la prame qui s’occupait des vauriens et le Reder Mor dont maintenant Bergot nous laissait l’usage même lorsqu’il était absent. Ce bateau avait en charge les caravelles. 64, mêmes bateaux et en plus le Gal Leclerc. En ce temps là…nous bénéficions de la détaxe du carburant.
De temps à autre Le Reder Mor et après le Général allait à Brest faire provision dans des fûts métalliques de 50 litres. Une petite expédition, l’aller retour prenait une petite journée, donc on en prenait un maximum. Il y avait interdiction de descendre ce carburant à terre, mais nous n’allions pas faire la sécu avec 200 voir 300 litres d’essence à bord. Nous la planquions dans la cabane de Tonton Fanch.
1965 belle année ! Jacques avait investi dans un bateau pour la sécu. La Jenny, un bateau de pêche à la retraite, dans les 7 mètres, bas sur l’eau, une grosse barque à fond plat comme une annexe, peu de tirant d’eau pouvant s’échouer facilement, conçu visiblement pour le dragage de la coquille, un bateau d’après guerre, pas un voilier motorisé, pas très vieux… mais fatigué !

Cela devait être vers le 15 juillet, une petite tempête de grande marée, mais une tempête de rade, pas trop méchante, mais suffisante pour que l’on ne sortent pas à la voile, en gros un jour idéale pour ce dispenser de la Jenny et aller à Brest faire de l’essence. C’était toujours Henri qui s’en chargeait souvent accompagné de Tonton Fanch. Il y avait maintenant 4 bateaux moteur et au fil des années le nombre de fûts avait sérieusement augmentés ; c’est donc avec une large dizaine de fûts dans sa cale avant que la Jenny file sur Brest, tandis que nous nous planquions à l’intérieur des bâtiments le temps était clair, même ensoleillé mais un bon, très bon vent de noroît. Parti le matin avec le jusant, vent dans le nez, la Jenny c’est donc offert un beau clapot. La journée s’écoulait tranquillement à l’abri… Toutefois, ils devraient être de retour ! nous étions vers les 16 heures et la Jenny avait un moteur puissant. Mais rien à l’horizon. De toutes façons nous n’avions vu personne.

Enfin un bateau de pêche embouque la rivière de l’Hôpital mais ce n’est pas la Jenny, ni un bateau de Logonna par le travers de la plage il largue une forme indéfinissable et ce dirige vers nous. A bord Tonton Fanch et Henri… Un peu humides. La suite nous la tenons d’eux.

Le bateau marchait bien, il cognait bien mais compte tenu du temps c’était tout à fait normal. Pointe du Bendy, baie de Daoulas. Pointe de Doubidy, bientôt l’ile Ronde. Curieusement La Jenny se lève moins à la vague mais sans que cela inquiète. Soudain le moteur s’arrête, avec ce temps ce n’est pas le moment et lorsqu’Henri soulève le panneau moteur c’est la surprise, la cale est pleine d’eau et le carburateur n’a pas aimé. Personne autour cela ne s’annonce pas très bien, il n’est même pas midi. Cela continu à s’enfoncer surtout de l’arrière, et c’est ce qui a finalement sauvé la situation : Les fûts vides devenus une réserve de flottabilité mais toutefois un petit problème, le moteur a fait lest et la Jenny n’a plus laissée hors de l’eau que son avant, bientôt surmonté de nos deux vétérans à califourchon sur l’étrave ; plutôt inconfortable… et cela a duré, une, deux, trois heures le temps qu’avec le début du flot un pêcheur de l’Auberla’ch passe par là et récupère nos naufragés. Pas non plus question de laisser à la dérive cette épave qui serai pour le moins dangereuse. Et hop une remorque, direction Moulin Mer.

Dés que la mer fut suffisamment haute nous sommes allé avec le Reder Mor et le Général chercher la Jenny pour l’échouer au plus prés. Je crois que nous l’avons amenée sur l’arrière, face au bâtiment administratif .
Le lendemain le trou fut découvert, pas bien grand, un remaillé, une réparation dans le bordage entre deux couples. Bouché avec des chiffons cela a permis de l’échouer convenablement pour envisager une réparation plus sérieuse.
Le Président du Centre, Adolphe Mezou nous a prêté son tout nouveau bateau dont il n’avait pas encore besoin, 9 mètres, malheureusement bien plus haut sur l’eau mais une puissance fabuleuse. 2000 litres de fuel nous étions parés pour la suite de la saison.
La Jenny a été réparée mais elle était marquée, qui a dit que les marins étaient superstitieux ?


7 février 2007 Géo

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